Vendredi 4 juin

Journée au CRAS

14h-16h // L’écologie, science de gouvernement ou savoir contestataire ? (Groupe « écologie » de l’école de philosophie)

Dans la seconde moitié du XXe siècle, l’écologie a forgé une connaissance scientifique des milieux vivants grâce aux concepts de la cybernétique (science du contrôle et de l’information) et des nouvelles technologies de collecte et de traitement des données. On essaiera de comprendre à partir de là pourquoi la science des écosystèmes est à la fois un outil de gouvernement et de contestation.  

16h -18h // Exposé critique autour de l’application des nouvelles technologies dans le cas de l’agriculture (Groupe « écologie » de l’école de philosophie)

Comment les savoirs et techniques liés à l’agriculture sont transformés par la technologie et ses perpétuelles innovations ? Quelle est la place des technologies de l’information ? Quelles sont les tensions liées à la transformation du métier d’agriculteur ? Explorons ensemble 30 ans d’évolutions et d’application des techniques dites « de précisions » et « numériques »

18h-21h // Forensic Architecture, image et vérité au 21ème siècle (Groupe « cinéma » de l’école de philosophie)

La technique du Cinématographe étant née avec le 20ème siècle, on a prédit sa mort dans les années 90, et avec elle, celle d’un certain rapport entre la vérité, le temps et le regard. Pendant cent ans, le Cinématographe avait été ce procédé capable de dire : voyez comment cela s’est passé, et comment quelqu’un l’a vu. Cette capacité lui a naturellement donné une place de choix dans toutes les dystopies dont ce siècle a été le théâtre, mais aussi dans toutes les résistances qui s’y sont opposé.

Progressivement, des enfants concurrents du cinéma (la télévision, la vidéosurveillance, l’image numérique, l’image de synthèse) ont renversé le monopole de ce rapport entre vérité, temps et regard. Ou plutôt, ils ont mis en péril la place des yeux dans ce rapport : œil de l’opérateur, œil du monteur, œil du spectateur. En 1997, alors qu’un cinéaste déplore, sur France 2, l’avènement d’un « monde d’images sans regards » , un philosophe lui rétorque qu’au contraire, l’image virtuelle va augmenter notre capacité à voir.

Quel bilan tirer de ces prophéties, maintenant que nous sommes déjà avancé.e.s dans notre siècle ? Il est certain que l’écrasante majorité des images produites et circulant aujourd’hui sont traitées par des algorithmes plutôt que vues, et même lorsqu’elle sont vues, elles sont déjà-analysées, déjà-triées, déjà-recommandées. Il est tout aussi certain que ces opérations recoupent toujours plus des opérations de contrôle.

Faut-il pour autant partir en guerre contre l’image numérique ? La seule existence, depuis 2010, du laboratoire Forensic Architecture , devrait nous contraindre à la nuance. Utilisant des techniques d’analyses d’images et de modélisation pour dénoncer des crimes d’état, détournant les images de la surveillance contre elle-même, transformant en preuves solides des poignées de pixels ou de métadonnées récoltés dans les décombres de guerres asymétriques, les chercheur.eus.es de Forensic Architecture nous invitent à penser une nouvelle ontologie de l’image au 21ème siècle.

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